La retraite qu’est-ce que c’est ?
La pension de retraite garantie un niveau de vie aux retraités proche de leurs derniers salaires. Prenant en considération toute la carrière, le système par points ne le permettra plus.
Plus important encore est le rôle social de la retraite. Les retraités, qu’ils soient membres d’une association, d’un club de sport, élus dans leur commune, ou bien juste aidants auprès de leurs proches, travaillent ! Ils travaillent sans droit de subordination, ils travaillent sans contrainte capitalistique, ils travaillent sans objectif inatteignable et ils produisent de la Valeur… mais cette valeur ne va pas dans les poches d’actionnaires.
La pension de retraite est aujourd’hui un salaire à vie pour un travail libre.
La réforme Macron : un projet idéologique et politique ?
Aujourd’hui les citoyens rejettent la seule approche comptable ; le tout chiffré, le tout compté. Cette réforme a été pensée par des financiers et des comptables : système par points, espérance de vie, surcote-décote, âge pivot, …
En se focalisant sur la technique et les aspects financiers, l’aspect comptable écrase totalement le Projet Politique.
Le gouvernement cherche à masquer ainsi son projet idéologique : cette réforme, imposée par les technocrates de Bruxelles et inspirée par les financiers, fait partie du projet global de destruction de notre modèle social (retraite, santé, éducation, ..) basé sur une solidarité collective et son remplacement par un modèle du tout individuel, du tout privé.
La réalité, qui ne peut être un principe, puisqu’elle est une construction collective, n’est pas la seule vision de quelques économistes ou dirigeants de grandes entreprises, mais le projet d’une société.
La réforme avant d’être souhaitable ou crédible doit avant être comprise, voulue, voire désirée, par la majorité des citoyens.
Alors on fait quoi ?
Le système actuel, fruit d’une histoire de négociations et de luttes, est viable. Son équilibre financier est déjà acquis par la baisse des pensions de retraites.
Le plus gros défaut du système actuel est d’exacerber l’inégalité de pensions entre les femmes et les hommes. C’est en fait le reflet des inégalités de toute une vie. Lutter en amont sur les différences salariales et les temps partiels imposés seraient plus efficaces.
La pénibilité qui évolue avec les métiers, les difficultés à rester dans l’emploi, les carrières longues doivent être pris en compte dans une réforme plus juste des retraites.
Le système des retraites doit être évolutif pour prendre en compte les évolutions des métiers, du monde du travail et de son organisation, de la société.
Ces évolutions doivent passer par le dialogue social au plus près des actifs dans les branches professionnelles, dans les administrations.
Le système doit être contributif, basé essentiellement sur les cotisations du travail pour sa part générale.
Le système doit être redistributif, assuré des taux de remplacement plus élevés aux revenus les plus faibles, tenir compte de la pénibilité et des possibilités de rester en emploi.
Le système doit être rétributif, récompensé, dans une certaine mesure, l’évolution de carrière. Il est légitime que deux salariés qui prennent leur retraite au même âge et au même salaire aient le même niveau de pension. Il n’y a pas de légitimité à ce que le niveau de la retraite dépende de la situation entre 18 et 25 ans.
La retraite est un des piliers de notre pacte social.
L’affaiblir c’est prendre le risque d’une perte de solidarité et à terme permettre à l’individualisme de mettre en péril notre société.
